De tous les canyons de la Sierra de Guara, l’un des plus connus est celui de la rivière Formiga. Pour l’atteindre, on passe devant Bastaras. Le nom de ce village a signifié la preuve de l’impunité des puissants et de leurs influences, de la négligence des hommes politiques, des normes doubles d’administration, de la justice alambiquée et de toute indignation imaginable pour protéger ceux qui ont le dessus.
Bastaras a été dépeuplé dans les années 60 et a été vendu à une entreprise catalane pour le transformer en terrain de chasse, puis il est passé par différentes mains comme Codorniu (celle des cavas), la multinationale française Bic, et maintenant il est dans les mains d’une société dont le propriétaire est apparemment Victorino Alonso (famille du ministre Alonso), célèbre dans le domaine de l’extraction du charbon par ses abus écologiques à Leon.
Depuis son achat, il y a plus de 30 ans, il a accumulé beaucoup de plaintes comme l’appropriation du mont public, clôture illégale … .Dans les dernières années, des espèces cynégétiques se sont introduites, telles que les Mouflons à manchettes (chèvre africaine), des pistes ont été ouvertes et des défrichements du mont ont été faits sur les terres qui se trouvent dans le parc naturel des canyons et la Sierra de Guara.
Et la cerise sur le gâteau a été la dévastation du gisement de la grotte de Chaves, laquelle était à l’intérieur du cantonnement et c’était l’un des meilleurs sites du Néolithique en Europe. Les “delinquents” ont détruit toute la grotte et ont réduit le sol trois mètres de profondeur, pour installer des auges pour leurs animaux. Cet événement a choqué toute la communauté scientifique et continue de nous surprendre par son impunité.
Ces derniers jours, le gouvernement d’Aragon a annoncé que, finalement, va enlever la clôture de toute la partie publique qu’a été prise illégalement, mais ce que nous demandons c’est que le cantonnement de Bastaras soit fermé définitivement et les gens s’en aillent de cette terre qu’ils ont démontré, de toutes les manières possibles, de ne pas aimer.